Seconde régate de notre saison 2022, l’Armen Race Uship était aussi pour notre équipage la première régate offshore avec notre Sun Fast 3200.

Courue durant le week-end de l’ascension, l’édition 2022 a vu son parcours modifié car les organisateurs ont anticipés une journée de samedi annoncée très calme et pouvant potentiellement trop retardé l’arrivée des concurrents, la remise des prix étant prévue le dimanche 29 mai à 11h00 à la Trinité sur Mer.

Le parcours

Le parcours retenu, d’une distance théorique de 245 milles nautiques au départ de la Trinité-sur-Mer, devait emmené la flotte virer deux points de passage virtuels au large de la baie d’Audierne après avoir passé la Teignouse, l’ile de Groix, l’archipel des Glénans et Penchmarch, puis retour vers la côté Sud de Belle-Ile pour aller virer une bouée au large de Guérande et retour à la Trinité-sur-Mer.

Convoyage et préparation

Nous quittons le Crouesty le mercredi 24 au soir à 23h30 pour relier la Trinité-sur-Mer que nous atteignons à 1h00 du matin.
Au programme du Jeudi 25, confirmation des inscriptions, installation à bord de la balise de tracking et préparation du bateau et de l’équipage.

Départ et première journée

Le départ pour notre catégorie, IRC Double est donné à 14h20. Nous partons prudemment, un peu en fond de flotte et privilégions la droite du plan d’eau, misant sur une bascule du vent qui devrait nous permettre de faire une virgule pour rentrer sur un bord plus serré dans le chenal de la Teignouse. La majorité de la flotte part à gauche et envoi code zéro ou asymétrique.


Nous sommes sous J1 (plus grand foc à bord) et la bascule ne viendra pas. Nous laissons la majorité de nos concurrents passer le chenal de la Teignouse devant nous. Nous sommes à ce moment là 27ème.

Passage de Groix

C’est parti pour remontée de la flotte entre Groix et Lorient au près. Le vent forci, ne connaissant pas encore bien note bateau, nous décidons de passer sous J2 (c’est à dire de réduire la surface de voile à l’avant). Nous conservons notre vitesse, mais une heure après le vent baisse et nous devons repasser sous J1. Suite à ce changement de voile, notre perche IOR décide de quitter le bord, tombe à l’eau et se gonfle. Demi-tour pour la récupérer.

Entre le changement de voile et la perte/récupération de la perche IOR, c’est 30 minutes de laissé à nos concurrents.

Première nuit.

Nous attaquons la première nuit en direction des Glénans, nous allons cravacher toute la nuit, alternant 2 heures à la barre et 2 heures de repos chacun. Nous sommes motivés pour refaire notre retard.

Au matin, notre engagement pendant la nuit à payer, nous sommes pointés à la 21ème place.

Passage des Glénans

Début de la seconde journée

La première partie de cette seconde journée s’annonce longue, le vent est tombée et nous sommes à la pointe de Penmarch, direction le large de la Baie d’Audierne pour rejoindre les points de passages virtuels Uship 1 et Uship 2.

Face à une houle longue et assez haute, nous progressons au près au gré des adonnantes pour remonter vers ces deux points virtuels.

Arrivée à Uship 1, nous sommes 17ème. Les efforts de la nuit et notre concentration en baie d’Audierne dans les petits airs portent leurs fruits, nous sommes ravi de cette progression et impatient d’arriver à Uship 2 pour pouvoir enfin envoyer le spi et glisser vers Belle-Ile.

Baie d’Audierne

Descente sous Spi vers le Sud de Belle-ile

Uship 2 est derrière nous, nous envoyons notre S2 (spi symétrique) et entamons notre descente vers Belle-Ile, le vent nous fait d’abord pointer note étrave vers Penmarch, mais le vent doit prendre de la droite et nous emmener progressivement vers Belle-Ile.

Le vent nous accompagne en effet et prend un peu de force. Nous glissons sous spi entre 8 et 11,2 noeuds ( notre record de vitesse avec le bateau avec lequel nous naviguons depuis un mois).

Tous les indicateurs sont au vert, nous prévoyons d’affaler le spi en début de nuit pour accompagner la rotation du vent et passer sous J1 au travers.

Mais rien ne se passe vraiment comme prévu. Notre bras de spi casse net, s’en suit un affalage obligatoire. N’ayant pas de bras de rechange à bord, nous ne pouvons plus utiliser nos spis asymétriques, nous devons passer sous code 5, un petit spi asymétrique qui fait stagner notre vitesse à 6/7 noeuds quand nous voyons nos concurents avec qui nous étions bord à bord partir à 10/12 noeuds sous spi dans un vent qui se renforce. Dur pour les nerfs d’autant plus que nous voyons les bateaux de derrière revenir inexorablement sur nous sous spi.

Vivement la nuit et cette rotation de vent que nous attendons.

Seconde nuit

La nuit tombe, nous affalons le code 5 et passons sous J1, c’est parti pour un long bord de travers en direction de la côte Sud de Belle-Ile.

Aurélien prend le premier quart, je m’allonge au fond du cockpit pendant 2 heures. a mon réveil, le bateau file caler sur son bord tribord, au travers à 8/10 noeuds de vitesse. Je prends la barre et relaie Aurélien.

Aurélien à la barre

Quelle extraordinaire sensation, la nuit est sombre, pas de lune, mais le ciel est clair et nous laisse voir les étoiles, la bateau file dans la nuit noir laissant un sillage blanc d’écume derrière lui avec en point de mire le phare de poulains qui éclaire au loin.

En fin de nuit, nous atteignons Belle-Ile, cap vers Guérande au près.

Au large de Belle-Ile

Samedi matin

Plus que 2 bords avant l’arrivée à la Trinité-sur-Mer.

Nous longeons la côte sud de Belle-Ile en direction de la basse Capella, balise située au large de Guérande que nous devons contourner avant de mettre le cap vers l’arrivée.

Sur ce bord de près dans une mer agitée de face, nous reprenons 2 ou 3 concurrents.
Une nouvelle fois, notre organisation et notre présence à la barre toute la nuit ont sans doute payé et nous permet de recoller à nos camarades que nous avions perdus de vue après la casse de notre bras de spi.

Nous voyons une dizaine de bateaux devant nous. C’est motivant, on ne lâche rien.

Passage de la basse Capela

Dernier bord et arrivée

Dernier bord qui nous fait longer Hoedic et Houat pour rejoindre la Trinité-sur-Mer.

Au bon plein, sous le soleil et un mer plus calme, nous filons vers l’arrivée que nous franchissons samedi matin à 10h20 en entrant dans le chenal de la Trinité.

Ce dernier bord a été éprouvant sur la fin car nous recolions les 3, 4 bateaux devant nous avant que le vent ne baisse laissant filer ceux qui nous devançaient vers l’arrivée et nous laissant au ralenti atteignant péniblement la ligne d’arrivée.

Arrivée

Bilan

Le bilan de cette Armen Race est très positif. Nous avons passé 1 jour et 20 heures en mer, notre organisation à bord, nos manœuvres et notre entente ont été bonnes (voir très bonne pour l’entente) et surtout nous avons découvert notre Sun Fast 3200 sur le long terme et validé notre choix pour ce bateau.

Cette régate nous a aussi permis de relever les points d’amélioration tant au niveau technique qu’au niveau de notre organisation à bord.

Un bilan très positif et une 22ème place dont nous nous contentons mais que nous aurions aimé meilleure, et qui l’aurait sans doute été sans la casse de notre bras de spi.

Vivement l’Armen Race 2023.

Notre trace lors de l’Armen Race 2022.